
Elle aurait eu 86 ans aujourd'hui. Voilà presque un an et demi qu'elle nous a quittés. Sur cette photo elle devait avoir 25 ?, 30 ans ?, elle ne se doutait pas qu'elle serait publiée un jour sur internet, maman.
Née en Italie, elle est venue en France avec toute sa famille lorsqu'elle avait une dizaine d'années, tout comme mon père , il habitait lui aussi dans le Piémont mais se sont connus en France. Je suis leur fille unique.
Je leur dédie ce poème, d'un auteur anonyme, qui pourrait s'adresser à tous les "déracinés" de n'importe quel pays.
Qui peut voir, comprendre, la peine et le tourment,
Cachés au fond de l'âme de l'émigrant.
Le coeur rempli d'espoir et d'un sentiment qui fait mal,
Il est parti un jour, quittant sa terre natale.
Cherchant en pays étrangers, différents
Un morceau de pain à se mettre sous la dent.
Il a parfois connu la faim, le mépris, la détresse,
Sans personne pour l'aider, pour chasser sa tristesse.
Mais il a continué pas à pas son chemin,
En se disant toutjours : ça ira mieux demain !
Ce dont il souffre, il voudrait tant le crier,
A qui veut l'entendre, au monde entier.
Mais l'homme aveuglé par la folie du pouvoir,
Les souffrances humaines, ne peut, ne veut pas les voir.
S'acharnant à nous bâtir un monde fait de bombes et de canons,
Qui ne sèment que peur et destruction.
Ne peut-il pas en un geste de grandeur,
Redonner la vie, l'espoir à ce monde qui meurt ?
Aussi belle soit la vie en d'autres pays de fortune,
Jamais l'émigrant, ne pourra oublier : son ciel, son soleil, sa terre, sa lune.
Gardant toujours pour lui, la nostalgie et le mal du pays,
Comme celui que je ressens pour mon Italie.