
Et vous que vous inspirent-elles ?
"Je voulais corriger la fâcheuse réputation que l'on fait à ce pauvre petit orvet qui n'est même pas un serpent et qui est parfaitement inoffensif.
Sa peau n'est ni froide ni visqueuse mais extrêmement douce au toucher.
Ses prédateurs sont trop nombreux alors tâchons d'apporter une attention respectueuse à cette petite créature avant qu'elle ne disparaisse elle aussi de notre planète.
Par exemple savez-vous que lorsqu'il découvre une proie (petit mollusque, ver, araignée ou larve), il commence par la regarder longuement avant de s'en approcher avec précaution (peut-être à cause de sa vue qui est très faible). Il se décide enfin à la saisir avec ses petites dents, prenant tout son temps pour l'engloutir, puis il se frotte le museau contre le sol pour se débarbouiller
Il est vrai que sa ressemblance avec un serpent le dessert et nous ne fréquentons pas assez les reptiles pour nous débarrasser de notre crainte instinctive.
Mais il serait peut-être contrarié d'apprendre qu'on le confond avec un serpent car ses yeux noirs aux paupières mobiles lui donnent une expression très..."humaine".
Seulement nous le regardons de trop haut pour nous en apercevoir...
Les orvets portent des robes variées aux couleurs élégantes (le bon goût fait partie de ses qualités) : du grège au brun doré en passant par le gris plomb ou cuivré, uni ou ponctué de bleu ou de lignes sombres. Il change de robe plusieurs fois par an en abandonnant sa mue dite "exuvie", rien de tel pour être bien dans sa peau.
A l'âge de 4 ans il est attiré par le sexe opposé et les rencontres se font au printemps. Celui que tu as vu était sans doute en quête de l'âme-soeur, ce qui le rend particulièrement actif et téméraire au risque de croiser des géants effarouchés.
Puis en été, madame orvet met au monde de 8 à 20 petits, empaquetés chacun dans un sac transparent (attention, biodégradable), pour le voyage.
Les voilà partis, s'ils ne sont pas tués prématurément, pour 30 à 50 ans de vie paisible en s'épargnant les rigueurs de l'hiver dans un abri souterrain qu'ils partagent souvent en bon voisins avec d'autres hivernants.
Voilà qui devrait faire changer d'avis tes amies brigetoun, bettyboop, marie et phelycitée, certains de nos congénères ne sont-ils pas beaucoup plus effrayants?"
Merci Géraldine pour ce plaidoyer en faveur de cet animal. Si j'en rencontre un autre, je m'efforcerai de le regarder d'un oeil moins craintif.