24.11.06

La vérité




Toute vérité est-elle bonne à dire ?

Voilà le dilemme auquel je suis confrontée depuis hier soir.

La sentence est tombée, l’oncle a un cancer avec métastases + peut-être un autre foyer de cancer dans une autre partie du corps (résultats lundi). Il va avoir 80 ans. Dans sa famille (et souvent chez les gens de sa génération) il y avait des « choses dont on ne parlait pas » et dans tous les domaines. La maladie fait partie de ces sujets tabous. A son âge (et le chirurgien est d’accord) on n’a pas envie de lui dire, afin de lui laisser vivre le peu qui lui reste dans une certaine sérénité.
Mais voilà, dans ce couple sans enfant, il y a aussi son épouse : invalide. Elle marche très peu avec de grosses difficultés (elle devrait être opérée des 2 hanches et des 2 genoux, opération rendue impossible par un ulcère variqueux qui ne guérit pas depuis des années). Rien de ce qu’on a pu leur proposer jusque là n’a trouvé d’écho chez eux. (appartement thérapeutique, maison de retraite : encore des sujets tabous).
Les neveux et nièces dont je fais partie, habitent à une heure de chez eux et aucun ne peut les prendre vivre avec eux.
L’oncle devrait rentrer chez lui mardi, mais malgré les aides ménagères auxquelles ils ont droit, ils ne peuvent rester seuls. La tante n’évalue pas du tout la gravité de la situation, nous pensons que nous devons la « préparer » mais va-t-elle avoir la force de simuler auprès de l’oncle lorsqu’il sera de retour ?
Ils tiennent à rester dans leur maison, peut-être allons-nous envisager une garde à domicile et laisser les choses suivre leur cours sans rien dire à l'un ni à l'autre...

18 commentaires:

Brigetoun a dit…

oui problème dur - vous pourriez essayer si c'est possible financièrement et techniquement de proposer à votre tante une aide à domicile, elle serait peut être soulagée car elle a connscience de ses difficultés propres. Sans lui en dire plus, pour le moment, parce que son état à lui se dégradant elle comprendra. L'entourer même de loin parce que ça va être très dur pour elle. Reste à trouver quelqu'un qui accepte et soit acceptée par eux

Anonyme a dit…

A mon avis,les personnes âgées (dont je fais partie) se posent beaucoup de questions sur leur santé,et, leur annoncer une grave maladie serait une erreur qui accélérerait le processus final.
Pour un adulte d'âge moyen,au contraire,lui dire sa maladie,c'est lui rendre service,afin qu'apres une période de choc,il prenne conscience de son état pour se battre et tout faire pour guérir.
Bonne journée.

Anonyme a dit…

Ne rien dire, seulement les aider, pourquoi leur faire souffrir un autre tourment.
quelquefois le mensonges peut aider les gens dans ce cas la.

Anonyme a dit…

Il ne faut rien dire,Tanette.
C'est déjà si douloureux comme cela.
Bon courage, je t'embrassè.

marie.l a dit…

quel douloureux dilemme Tanette, quelle difficile situation, à mon très humble avis ne rien leur dire et les entourer du mieux possible, bon courage et très amicalement !

bricol-girl a dit…

Et bien bon courage tanette pour tout ce qui va suivre, décidément les blogs d'aujourd'hui sont à la couleur du temps, maisons de retraite et maladie...

Anonyme a dit…

Ma maman est morte d'un cancer foudroyant du pancréas. On ne lui a rien dit. On a fait un pieux mensonge avec l'aide du médecin qui la suivait "jaunisse dûe à un gros calcul dans le colédoque". De même, nous lui avons caché l'état de comas dépassé de mon papa. Ils étaient tous les deux hospitalisés et ils sont décédés à cinq jours d'intervalle. Je suis persuadée qu'elle était consciente de tout : sa maladie, la mort de son mari mais elle ne voulait rien savoir et nous avons respecté son choix inconscient.Je crois Tanette que je ne dirais rien et pour ta tante, elle le comprendra d'elle même et elle te posera des questions lorsqu'elle sera en mesure de le faire. Bon courage Tanette, je ne peux que te comprendre et suis de tout coeur avec toi
Bisous

Anonyme a dit…

Chacun a été (ou sera) confronté à des fins de vie plus ou moins difficiles de ses proches.
Et chacun réagit en conscience, chacun à sa manière, fonction du malade... et de lui-même.
J'essaierais de faire comme le dit Brigetoun...
J'en connais qui le font actuellement et qui sont satisfait. Le difficile étant de trouver quelqu'un de disponible et qui sache se faire accepter.

Anonyme a dit…

Situation douloureuse.
Techniquement, j'espère que la médecine peut palier aux douleurs, si elles doivent apparaître !
Je rejoins tes autres intervenants, à un âge avancé, mieux vaut se bagarrer pour que la fin de vie soit acceptable, mais il n'est pas nécessaire de dire les choses.
Bon courage à toi et ta famille.

Anonyme a dit…

Ne rien leur dire, les laisser vivre le plus sereinement possible leurs derniers instants de tranquillité. En ce qui concerne l'homme, il n'a pas été question de lui cacher son cancer, nous faisons partie de la génération qui reçoit parfois trop d'information, j'ai même trouvé le corps médical brutal par moment...

Anonyme a dit…

Et eux, voudrait-ils savoir, je dois avouer que face à une telle situation, j'aurais le même dilème. Si c'était moi, je voudrais savoir afin de mettre en ordre mes affaires avant mon départ, être sur de ne rien gâcher par mon absence.
La vie est dure en ce moment.

Anonyme a dit…

Si c'était moi, je voudrais savoir...

Anonyme a dit…

creul dileme..... mon avis, ne rien dire..... et en + à un certain age de rien tenter comme thérapie, je sais c'est tres dur, je pense qu'a un certain age les thérapies font + de mal que de bien, tu le sais tanette je ne suis pas à l'aise avec ce genre d'article (que je ne commente que rarement) mais une fois n'est pas coutume, bonne soirée par chez vous...

tanette a dit…

Je vous remercie tous et toutes très sincèrement. Après longue réflexion, et je vois que vos avis tendent dans le même sens, nous avons choisi de ne rien dire et nous avons demandé un placement en maison de repos pour tous les deux dès la sortie de la clinique de l'oncle (vraisemblablement le 4 décembre prochain). Ils ne paraissent pas très "emballés par cette idée", ils reste une semaine pour qu'ils y réfléchissent. Dans le cas où ils n'accepteraient pas et voudraient à tout prix rester chez eux, nous allons déjà prospecter pour adopter la solution proposée par Brigetoun. Et nous allons attendre leurs éventuelles questions au fur et à mesure des évènements en espérant les protéger le plus possible et éviter tout acharnement.

Anonyme a dit…

Bonsoir,
J'arrive tardivement dans la discussion, mais je partage l'avis général : ne rien dire, leur assurer la tranquillité de l'esprit et soulager le corps au maximum. (C'est vrai éviter tout acharnement, il faut y veiller).

Bon courage Tanette.
Je t'embrasse.

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

chacun fait selon son conscience, je m'approche de la 80 et un aucun cas je ne voudrais pas qu'on cache devant moi mon état,

je crois que je profiterai de ce qui reste de ma vie nettement davantage (et m'occupera ce qui reste après moi) bien mieux en sachant

je n'approuve et n'est jamais approuvé le droit des docteurs en France (pas en usa) de ne pas le dire, ne pas prévenir

et puis, il y a différent façons de procéder

mon amie me disait un jour: que ferais-tu si tu savais que tu n'as plus que six mois à vivre? C'est après cela que j'ai écrit mon premier livre (paru et publié) et j'étais aux anges en écrivant, rêve de jeunesse!

Anonyme a dit…

La verité :ou est elle exactement .Très dur de statuer et de prendre une decision car la situation n'est pas simple .Dans la mesure ou le staff medical a presque toutes les données de l'affaire ,il me semble qu'ils sont plus aptes a dialoger avec les intéréssés et dans le cas présent ,les dirigés vers une structure médicale appropriée.
Bien entendu il y a aussi la solution du retour a domicile ,mais la encore très difficile .
Attendre les jours a venir pour en savoir encore davantage et peut etre la solution de la maison de repos se dessinera d'elle meme
Dans tout les cas Tanette bon courage
Bises a tous

Anonyme a dit…

Tanette, comme je ne viens lire ce message que maintenant je ne sais pas quelle décision a été prise
c'est un sujet infiniment délicat,
mon père ( à 66 ans) a eu un cancer et comme l'équipe médicale le lui a annoncé le plus brutalement du monde ( mettant l'accent sur tous les effets secondaires de la chimio par exemple) mon père a refusé de se soigner
je ne sais pas quelle est la bonne solution
je crois que ce tabou de la maladie associée au non-dit existe toujours
moi, j'ai 50 ans, et si j'avais un cancer, je ne suis pas sûre que j'aimerais le savoir
bonne journée Tanette