Ces photos découpées dans une revue m'ont ramenée vers mon enfance quand je voyais ma mère refaire nos matelas, même si ce n'était pas son métier.
Nous n'avions pas des matelas en laine mais en "bourrette" (je ne sais pas exactement ce que c'est, - ce n'est pas la bourrette de soie dont on trouve la définition dans le dictionnaire - ça ressemblait à des boules de "laine" multiciolores à dominante bleu marine) qui se tassait au bout d'un certain temps même si on retournait le matelas régulièrement.
La réfection du matelas était tout un travail : il fallait découdre la toile, enlever tout l'intérieur, laver la toile et pendant qu'elle séchait on passait la bourrette à la cardeuse. Mon père en avait confectionné une, rudimentaire mais efficace. Les boules de bourrette y étaient étirées entre deux planches cloutées. Ensuite, ma mère remplissait la toile en répartissant au mieux la bourrette pour un bon équilibrage.
Elle recousait la toile puis faisait la couture des bourrelets qui maintenaient la bourrette sur le côté et contribuaient à l'esthétique. Enfin, elle procédait au capitonnage qui permettait de maintenir la bourrette à l'intérieur du matelas à l'aide de deux capitons de tissu reliés par un fil à l'aide d'une longue aiguille.
Actuellement toutes sortes de matelas existent dans le commerce, le métier de matelassier a tendance à disparaître, seul le regain d'intérêt que portent les gens au travail artisanal et aux matelas naturels permet encore l'existence de quelques uns.
7 commentaires:
A l'époque on avait le temps de faire ce genre de chose...maintenant la société de consommation nous fait oublier que les objets peuvent être réparés, re utilisés, on jette tout et on rachète ! et en plus c'est souvent de mauvaise qualité.
Magali n'a pas tord. Mais c'est nous qui sommes coupables de ne pas attacher d'importance aux biens materiels lorsqu'ils sont beau et bien conçus. Combien d'entre nous, face à un livre qui nous plait irons le faire relier de cuir?
Pourtant, on veut posseder de belles choses sans avoir à y investir. C'est un peu triste.
C'est également un souvenir d'enfance. Mon père avait lui aussi fabriqué une cardeuse. Maman faisait la même chose, elle lavait la toile. Papa cardait la laine de mouton. Et ensuit à eux deux, ils refaisaient le matelas et les nous, les trois filles, qui couchions dans le même grand lit,nous étions si heureuses de retrouver un lit doux et confortable. Nous n'avions pas beaucoup d'argent mais nous étions si riche d'amour ! C'était le bonheur simple. Bisous
J'ai aussi connu ce métier là dans mon enfance. Mais c'était le matelassier qui venait à la maison. En fait, il se déplaçait de village en village et refaisait les matelas de tout un quartier ou toute une rue.
Un matelas en laine ..... tout le monde n'en n'avait pas. J'en avais un en crin.
Ado, mon meilleur copain travaillait chez son oncle, bourrelier de campagne.
Avec lui j'ai cardé, formé les bourrelets du tour avec une aiguille courbe, posé les toupettes de laine à la ficelle, démonté des sommiers pour changer des ressorts et refaire le nappage, reconstruit fauteuils et canapés, aux bois tant de fois percés par les pointes des clous dorés qu'il fallait fixer les velours ou crétonne avec des pointes plus longues avant de remettre les clous en décor...
Content que chacun se souvienne
billet très intéressant Tanette, retrouver des témoignages directs de tous ces anciens métiers et la façon artisanale que nos parents avaient de faire beaucoup par eux-mêmes... j'ai beaucoup apprécié !
En faisant des recherches sur la bourrette, je me suis aperçu ô combien un "r" en moins pouvait tout changer.
Un bon bon conseil, évitez de vous rapprocher avec un matelas et une "bourette".
Plus d'info avec ce lien:
http://tetue.free.fr/spip.php?article126
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